Exercice de traduction du Bulletin Officiel.

Et, cherchant des textes pour des exercices pratiques de traduction de langue de bois, je me suis dirigé, confiant d’une récolte charnue, sur le site officielle de l’éducation nationale… En effet, je ne suis plus prof. Car je ne me suis jamais « approprié correctement la posture de l’enseignant. » (version officielle) En gros, j’ai peu plié…en refusant de devenir un bonzaï de citoyen. (version traduite) 2 années de stage après le concours et je suis allé semé un peu plus loin…Ici par exemple….
J’ai donc trouvé pour menu travail pratique, un vieil ennemi, le « BO », le bulletin officielle, LE robinet  à concentré de la voix de son maître. Lorsque j’étais étudiant, j’avais un mal fou avec le BO. En effet, là où d’autres en saisissaient le sens du premier coup, j’échouais laborieusement à le comprendre. C’est à dire que je travaillais beaucoup pour essayer de le comprendre mais n’y arrivais jamais…Je lisais, relisais, re-relisai mais c’était exactement comme lire une partition avant que je commence le solfège. J’arrivai bien à tilter 2-3 trucs, genre des mots par-ci, par là mais bien souvent les phases me restaient incaptables. C’était avant que j’apprenne que la langue de bois de l’Education était si développée qu’on l’appelle par un nom qui lui est propre, l’éducando…

Pour vous faire partager l’expérience particulière de la lecture du BO, je reproduis et commente ci dessous, l’introduction à la description de l’Opération « Un livre pour l’été ». Vous pouvez lire et traduire pour vous ou passer directement à la correction ci-dessous. En vert, les traductions…

Dans le cadre du plan de prévention de l’illettrisme, le ministre a souhaité que les écoliers de CM1 quittent l’école au mois de juin avec un livre, compagnon de papier, dans le cadre de l’opération « Un livre pour l’été ».
 En s’appuyant sur une cause que tout le monde soutient, le ministre propose d’éduquer les élèves au fait qu’il serait bien de travailler même pendant leur temps de loisir.
La lecture est au coeur, au fondement même de l’École, mais elle ne saurait s’arrêter à ses portes.
Quelle phrase splendide! Et pas du tout passe partout…
Le processus d’achat est au coeur, au fondement même du Supermarché, mais elle ne saurait s’arrêter à ses portes.

La confiance est au coeur, au fondement même du couple, mais elle ne saurait s’arrêter à ses portes.

L’hygiène est au coeur, au fondement même du concept de WC, mais elle ne saurait s’arrêter à ses portes.
Fais toi-même une belle phrase de bois!
Le [Remplir avec une nominalisation] est au coeur, au fondement même de [Remplir avec un lieu ou une organisation], mais elle ne saurait s’arrêter à ses portes.
Si le plaisir de lire se découvre en classe, il doit se prolonger pendant les temps de loisirs, en fin de journée, en fin de semaine et pendant les vacances scolaires.
Je vous laisse savourer le « plaisir de lire », il ne s’agit pas de travail pendant les vacance, ni même de lecture mais bien du plaisir de lire, oui, oui… « Tu fais quoi après la récré? J’ai activité Plaisir de lire. »
L’élève doit lire et travailler sur son temps libre et apprendre à aimer ça.
C’est ainsi que l’élève devient un lecteur autonome et affirme ses goûts.
Vous n’êtes pas contre la lecture, n’est-ce pas…?
La lecture est une bonne porte d’entrée car on ne peut être que pour.
En cet été 2010, qui marque le lancement de cette opération, 178 000 élèves de CM1 recevront  « Un livre pour l’été ». Ils vont le découvrir, le lire et partager leurs émotions de lecture avec leur famille, avec leurs amis.
Décidément, ces élèves, ils sont si parfaits!!! Ils découvrent, lisent, partagent spontanément les 1000 nuances d’émotions que leur évoque tout ouvrage  mis entre leurs mains avides de parcourir le velin d’un compagnon de papier.
A qui s’adresse cette opération si ce n’est aux élèves qui n’en ont pas besoin…?
Car quels élèves de 10 ans vont ainsi partager avec leurs familles, accueillante de cela, leurs lectures et leurs émotions…?
C’est une opération d’égalité des chance. (Concept qui,rappelons-le, garantit que pour le lièvre comme pour la tortue, la ligne de départ est exactement la même…). A la fin, les inégalités sociales resteront intouchées.
À la rentrée, les maîtres de CM2 conduiront des activités qui permettront aux élèves d’en parler avec leurs camarades, d’étudier le texte avec leurs enseignants.
A la rentrée, les agents de l’état vérifieront que les enfants ont bien travaillé pendant l’été et pourront donner du travail supplémentaire à ceux qui n’en veulent pas.
« Un livre pour l’été » est une initiative de grande ampleur, qui demande encore à croître au regard de l’enjeu national qu’est la lecture pour les jeunes générations. Elle s’inscrit dans la durée pour que, dès l’an prochain, chaque élève de CM1 se voie remettre un livre au terme de l’année scolaire, et que ce livre l’accompagne tout au long de l’été.
Mais ce n’est qu’un début.
Pour cette première année, en partenariat avec la Réunion des musées nationaux, l’Éducation nationale a choisi d’éditer des Fables de La Fontaine illustrées par Marc Chagall. Ainsi, au plaisir du texte, les enfants pourront associer la découverte jubilatoire des gouaches que cet artiste réalisa en 1926 et en 1927 pour accompagner chacune de ces quarante-trois fables.
Donc pour combattre l’illettrisme, on va distribuer et laisser seuls des élèves faces à 43  fables écrites dans un registre de langage soutenu, agrémentées de peintures surréalistes ou néo-primitivistes (Mais très colorées!). Ambitieux.
Et je vous laisse savourer le lyrisme de « la découverte jubilatoire des gouaches. » Oui, je vous laisse imaginer l’image d’Epinal de l’élève qui est passé, comme un flashback sépia,  par la tête du rédacteur de la phrase, élève jubilant (Oh!Oh!Ah!Ah! Quelle merveille!) devant la Cigale et la Fourmi (qui elle, l’a bien potassé tout le mois d’août son recueil de fables. En jubilant face aux peintures, évidemment.)
Les élèves que nous visons seront sensibles à l’opération.
La puissance évocatrice du pinceau de Chagall apporte un autre regard sur l’œuvre de La Fontaine. Le dialogue qui s’instaure ici entre littérature et peinture s’inscrit pleinement dans une nouvelle ambition que nous avons engagée : celle d’introduire un enseignement d’histoire des arts à tous les niveaux de la scolarité. Effective dans les programmes de l’école élémentaire depuis la rentrée 2008, cette initiative trouve ici un prolongement heureux. À travers elle, les enfants découvriront comment le peintre joue avec le texte, comment il se l’approprie, comment il le réinvente.
Cette opération élististe est cohérente avec le reste de notre politique.
Ce qui, quand on colle les bout de traduction donne ceci :

 En s’appuyant sur une cause que tout le monde soutien, le ministre propose d’éduquer les élèves au fait qu’il serait bien de travailler même pendant leur temps de loisir. L’élève doit ainsi lire et travailler sur son temps libre et apprendre à aimer ça. La lecture est une bonne porte d’entrée car on ne peut être que pour. Mais attention : C’est une opération d’égalité des chance. (Concept qui,rappelons-le, garantit que pour le lièvre comme pour la tortue, la ligne de départ est exactement la même…). A la fin, les inégalités sociales resteront intouchées. A la rentrée, les agents de l’état vérifieront que les enfants ont bien travaillé pendant l’été et pourront donner du travail supplémentaire à ceux qui n’en veulent pas. Mais ce n’est qu’un début. Car, et c’est super, les élèves que nous visons seront,eux, sensibles à l’opération. Ainsi cette opération élitiste est en complète cohérence avec le reste de notre politique.

Ah…

C’est quand même plus clair comme ça…

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