PPP dans l’actualité…

Le Parisien et Le Monde découvrent aujourd’hui ce que je  vous expliquait déjà en septembre dernier.

Dommage que ce ne soit que dans des mini article ou des article réservés au abonnés.

Je vous encourge à relire l’article de de septembre. Tient d’ailleurs, je le recolle ici.

Partagez allègrement avec votre voisin, histoire que ça fasse un peu plus de bruit…

Le mot du jour : « PPP » ou « Partenariat Public-Privé »

Le partenariat public-privé ou, apparu plus récemment, PPP est très vilain.

En effet, le mot partenariat laisse imaginer qu’il y a équité à tous les niveaux. Ce pourrait être le cas.

Mais d’après vous, que se passe-t-il quand le « Public » est représenté par des personnes qui sont des proches de grandes entreprises?

Voilà, voilà… Le partenariat est manifestement déséquilibré…

L’excuse est toujours que le « Public » n’ayant plus de sous, il n’a guère les moyens de négocier s’il veut éviter de s’endetter plus.

Cet article parle de la privatisation rampante du train en France.  Alors que quelques parlementaires se battaient pour éviter « l’ouverture à la concurrence » que l’Europe souhaite imposer (En même temps, confier une instance de coopération inter-états à des partis libéraux donc individualistes, c’est balot…), le coup allait venir de l’intérieur. Et si « l’ouverture à la concurrence » est un terme encore assez clair, le « partenariat public-privé » semble beaucoup plus inoffensif.

Plus localement, l’hôpital tout beau, tout neuf construit près de chez moi, à Findrol, l’a été sur ce modèle. C’est d’ailleurs assez simple, dès qu’un élu dit que « ça n’a rien coûté au contribuable », c’est un PPP. Ce qui est occulté c’est ce que ça va coûter aux gens… Et encore « ça n’a rien coûté » est faux car il y bien eu subvention…Explication.

Le groupe Eiffage, constructeur payé en bonne partie par les collectivités « ça ne vous coûtera rien »,  aura un bail emphytéotique sur les bâtiments. (Dans l’article Wikipedia, vous aurez bien lu, cela en fait un quasi propriétaire…). Car le bail emphytéotique est une obligation depuis 2007 si les collectivité  veulent percevoir des subventions de…l’Etat pour faire construire. (Lire la 2e question de cette page pour en avoir la confirmation et relire la première question de la présente page…).

Ainsi le batiment est intégralement confié à Eiffage et le « Public » n’a plus rien à y redire pendant 35 ans. Eiffage gèrera tout le « non médical »… Parking, repas, entretien, climatisation, … « L’hôpital », perçu là comme une entité et non un batiment, louera même les murs à Eiffage. 12,5 millions par an pendant 35 ans. (12,5 x35 =…437,5 millions!!!) . A mettre en regard des 150 millions des coûts de contruction.

Et cerise sur le gâteau, les collectivités subventionneuses ne toucheront pas le moindre sous pendant 35 ans. Par contre, la mise en place des transports en commun, les routes environnantes et j’en passe, des services déficitaires, restent à leur charge. L’expression consacrée, je crois, c’est « privatisation des bénéfices et mutualisations des coûts »…

Dit plus simplement, l’hôpital, entité, est public (On n’arrête d’ailleurs pas de bien vous le dire.) Mais « l’hôpital », murs et services d’accompagnement sont privés. C’est comme si une huître louait sa coquille, ses branchies, son système digestif et concédait aussi ses capacités de reproduction, seul son coeur lui restant bien à elle. Dans ces conditions parler d’hôpital public me semble un bel abus de langage…

Et il me semble ainsi obligatoire que l’hospitalisation augmente significativement de coût… Pour un petit exemple, à Annecy, garer votre voiture pour visiter un malade vous en coute, de souvenir, 2 à 3 euros de l’heure alors que, avant, c’était gratuit. Imaginer cela à tous les niveaux de l’hospitalisation. 2€+3€+4€+5€+ 20€+ 10€+7€+…

Petit indice sur la forfaiture générale de la chose,  un autre hôpital, 100% et officiellement, privé, va s’installer dans une des 2 agglomérations qui viennent de…. fusionner leur centres hospitaliers !!!! Cet hôpital espère bien récupérer une part de la clientèle, pardon, patientèle, de l’ancien hôpital. Et capter les personnes arrivant de Suisse, venant possiblement se faire soigner à moindre coût mais à meilleure qualité, au plus proche de chez elles.  Nous sommes donc bien dans une logique de concurrence. Logique intenable si l’hôpital local était resté publique et à bas coût… Et c’est  l’hôpital de Findrol, l’entité, qui risque bien de s’en mordre les doigts en voyant son chiffre d’affaire (Je n’en reviens pas d’avoir d’utiliser une expression pareil pour parler de santé…) grignoté… Eiffage, lui, n’a pas a s’en faire, son loyer est, a priori, garanti par bail…

Quant au site des 2 anciens hopitaux… Il y a un PPP à Bonneville pour faire construire un quartier résidentiel, dont le partenaire privé gerera bien le parc comme il voudra. Et pour Ambilly, la rumeur circule qu’on y érigera des logements étudiants. On parie votre bourse d’étude qu’il va encore être question de partenariat public-privé? Hélas, je suis sûr de gagner.

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