[Bonne nouvelle] Les choux permettent de résister aux radiations.

Photo  "Mon choux" CC Mathieu Luna (Flickr)

Photo « Mon choux » CC Mathieu Luna (Flickr)

Une équipe américano-chinoise vient de montrer, sur des rats, que l’administration de 3,3′-diindolylméthane (DIM)permet de résister à des doses habituellement mortels de radiations.

Quel rapport avec les choux rouge, blanc et autres broccoli ? la famille des brassicacées? Et bien parce que c’est un composant présent dans ces plantes, l’indol-3-carbinol (I3C) qui une fois digéré, se transforme en une autre molécule, le DIM!!!

Pour le déterminer, les auteurs de cette recherche ont exposé ces rongeurs à une dose de 13 grays qui, en temps normal, aurait dû les tuer. On estime qu’un organisme humain ne résiste pas à une dose supérieure à 10 grays. D’ailleurs, dans le cadre de cette étude, tous les rats du groupe témoin, qui ont été irradiés mais n’ont pas reçu de 3,3′-diindolylméthane , sont morts dans les huit jours qui ont suivi.

Cela n’a pas été le cas de tous ceux à qui l’on injectait la molécule. Dans la meilleure des configurations (dose élevée et première injection 10 minutes après l’irradiation), jusqu’à 60 % des rongeurs étaient toujours en vie un mois après l’irradiation!

Ce pourcentage de survie à 30 jours montait à 80 % pour une dose de 9 grays (qui tuait 80 % des animaux n’ayant pas reçu le traitement) et à 100 % pour une dose de 5 grays, laquelle venait à bout d’un quart des rats sans DIM.

Les raisons sont doubles.

Les chercheurs se sont d’abord rendu compte que l’administration de DIM activait la protéine dite ATM, spécialisée dans la réparation de l’ADN, par exemple lorsque celui-ci est brisé sous l’effet de l’irradiation…

Mais la molécule ne se contente pas de stimuler la réparation de l’ADN : les auteurs de l’étude ont également découvert que le DIM parvenait à bloquer la mort cellulaire induite par les radiations.

Car une exposition à des rayonnements ionisants constitue une agression physique susceptible de provoquer une apoptose, c’est-à-dire une sorte de suicide de la cellule. C’est un peu comme si celle-ci préférait mourir plutôt que de se battre pour sa survie. Or, les chercheurs se sont aperçu que le DIM déclenchait la production d’une protéine qui elle-même allait activer des gènes chargés de combattre l’apoptose. Les deux mécanismes sont d’ailleurs peut-être liés quand on sait que la rupture de l’ADN peut provoquer l’apoptose de la cellule qui le contient.

On connaissait le DIM pour son effet anti-cancéreux (Il évite la formation des vaisseaux sanguins irriguant les tumeurs, ce qui empêche la prolifération des cellules cancéreuses et conduit celles-ci à la mort. ) mais ce nouvel effet de radio-résistance et de radio-résilience est éminemment intéressant dans un contexte où les ondes qui nous traversent n’ont jamais été aussi nombreuses…

[De temps en temps, je publie des « Bonnes Nouvelles ». J’en donne la raison dans ce billet.]

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