5 raisons de considérer que Jean-Luc Mélenchon a gagné. (Et nous avec lui.)

Mélenchon était la meilleure chose qui pouvait arriver au second tour. Macron était la 2e, parmi les 4 susceptibles de passer.

Bien que j’ai un doute en ses capacités à battre Le Pen. J’espère juste que les citoyen-e-s autour de moi ne feront pas la bêtise de s’abstenir. Car, quel que soit son score, 51 % ou 71 %, il gouvernera de la même manière. Alors autant s’assurer que ce soit lui. Car Le Pen serait, en revanche l’ouverture vers un monde ultra-militariste du moindre conflit, y compris social.

Le passage de Macron est un moindre mal. Pour au moins 5 raisons. Les voici.

1) D’une part, nous voilà débarrassé-e-s de Fillon, qui va pouvoir se consacrer à filer en prison.

2) D’autre part, nous voilà débarrassé-e-s d’un parti qui n’avait de socialiste que le nom. Les libéraux, en Fantomas d’opérette révélant leur vrai visage, ont tous filé chez Macron. Les autres sont sur des charbons ardents à thermostat 6% . Si Fillon était passé, les opportunistes auraient peut-être envisagé de regonfler le PS et le faire renaître de ses cendres. Là, on peut imaginer qu’ils vont tranquillement rester au coin du feu pendant que la bûche se consume.

3) Et donc, enfin, et surtout on va pouvoir en mettre plein les dents à Macron.

Parce que jusque là, nous avions un petit souci, le souci socialiste, qui désamorçait quand même une part de la contestation grâce à son étiquette ‘de gôche’.

Macron n’est pas ‘de gôche’, il le claironne et il l’a démontré.

Parfait. On va enfin pouvoir s’amuser.

Et même probablement s’amuser grandement quand les dé-mondialisant suscités par l’extrême-droite se rendront aux même manifs que nous. Comme ils viennent déjà dans certaines formations liées à la transition… Et qu’on va commencer à leur parler. Comme Jean-Luc Mélenchon l’a fait au cours de cette campagne. Avec finesse et fond, cœur et intelligence. Et qu’on va les ramener là d’où il viennent, historiquement :Un programme prônant la répartition des richesses ne faisant pas de discrimination dans la pauvreté.

Car il est une analyse que je n’ai pas entendue ce soir dans la télé du bar où nous sommes allé-e-s suivre la soirée électorale. Cette analyse, c’est la montée très forte des voix porteuses d’une idée de protectionnisme. Cette portion là a augmenté considérablement sur les 2 derniers scrutins présidentiels. Je ne serai pas étonné qu’elle soit majoritaire aujourd’hui. Et la marée n’a pas fini de monter. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement vu le programme (!) de Macron.

4) Macron est aussi une bonne nouvelle relative en ce qui concerne une certaine mobilisation. Point de Mélenchon-Sauveur-De-La-Terre-Des-Pauvres-Et-Des-Ecosystèmes. Dommage. Il va falloir se débrouiller tout seul. Comme avant. Et en encore plus motivé-e-s. Parce que c’est clairement pas d’en haut que ça viendra mais bien d’en bas. Dont acte. Et nous le ferons. Parce que c’est ce que nous sentons dans notre tripes, vivons dans nos coeurs et concluons dans nos têtes. Avec force, détermination et pleins de gens conscients.

5) Car, et c’est la plus grande victoire de JLM au cours de cette élection, il a su créé un mouvement de personnes puissamment éduquées à des idées. Des idées sur le droit des humains, de la Nature, sur la connaissance elle-même. On pense ce qu’on veut des hologrammes, des chaînes Youtube, de Fiscal Kombat et des meetings de rock-star mais ça a probablement plus fait pour l’éducation populaire en un an que toutes les SCOP du renouveau de l’éducation populaire en 10.

Nous avons du matériel pour donner matière à réflexion, des méthode de mise en relation, des groupes constitués localement avec des militants motivés et pensants. Une richesse incroyable. Financée grâce à des sous de notre État, enfin bien dépensés.  L’opération est une réussite. A condition de célébrer cela pour rester motivé-e-s et de conserver la dynamique pour faire un usage juste et sage de ces ressources.

Législatives en vue, vie associative en vue, effervescence d’initiatives en vue.

On est la France Insoumise, et on va bien s’amuser, « je vous le dis, les gens. »

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