Je viens de voir une conférence gesticulée. La conférence gesticulée de Bernard Friot. Vous devez la voir aussi. Au moins l’écouter. C’est le genre de conférence qu’il faut voir plusieurs fois pour en comprendre tous les tenants, aboutissants et conséquences.
On y comprend ce qu’est une allocation. Qu’une allocation n’est pas une aide. Ni une aide de l’état ou de personne d’autre. Ce n’est PAS une aide. Qu’une aide c’est ce qui est financé par les impôts touchant vos revenus directs. Alors qu’une allocation, c’est un SALAIRE! Un salaire qui rémunère un travail, un travail hors de l’emploi! Les allocations familiales ne sont pas là pour couvrir « le coût de l’enfant ». Elles sont là pour reconnaître et salarier le travail parental.
Et qui le salarie ce travail que personne ne veut acheter??? Nous! Nous tous et toutes! A un moment de notre histoire, nous avons décidé qu’une part de la valeur produite par le travail au service du capital devait être allouée à la rémunération du travail qui ne met pas en valeur le capital! (Action révolutionnaire N°1!). L’argent des cotisations sociales (et non PAS des impôts.), c’est une part de salaire que les salarié-e-s mettent en commun et redistribuent immédiatement pour salarier du travail que les capitalistes ne considèrent pas comme tel, puisque, à eux, il ne rapporte pas. Du salaire socialisé.
Mais qui décide de la répartition des allocations, de cette part arrachée aux capitalistes et redistribuée. Pas les capitalistes. Pas non plus les serviteurs des capitaliste ou élite quelconque. Non, ceux qui décident de la répartition de cela, au moins au départ de l’institution, ce sont les cotisants et les bénéficiaires eux-mêmes!!! (Révolution n°2!!!!!!!)
Et pour quel montant a lieu cette institution incroyable? Pour l’équivalent du BUDGET DE L’ETAT!!!! Et quel est son nom…? LA SÉCURITÉ SOCIALE!!!!!!!! Grâce à laquelle des hospitaliers ont un salaire à vie! Pendant leur vie employée puis pendant leur vie retraitée. Toucher une retraite c’est toucher un salaire socialisé. Le même genre de salaire à vie que touchent les fonctionnaires. Le salaire à vie existe déjà. (Ne pas confondre avec le revenu universel, qui est une vilaine saloperie) Et il fonctionne plutôt bien!!! L’ensemble du système de santé français repose dessus!
Dans ce contexte on comprend mieux ce que fait Macron, les socialistes avant lui (dont les ancêtres SFIO ont tout fait pour torpiller la création de la Sécu), les LR-UMP-RPR, … Et ce qu’ils vont faire. Pour ces gens, d’une part, il ne peut pas y avoir de reconnaissance d’une productivité en dehors de l’emploi qui met en valeur leur capital. D’où les 200 000 postes d’emplois associatifs qui viennent de disparaître en quelques années, la fin des contrats aidés et j’en passe. (Ce truc a été annoncé aujourd’hui, c’est pour ça que j’y pense.)
D’autre part, ce n’est pas aux gens de décider de l’affectation de la valeur produite par leur travail. C’est aux possédants du capital et à leurs serviteurs. La première affectation c’est eux. Mais il faut bien donner quelques obole au peuple pour qu’il ne se rebelle pas trop. Et pour bénéficier de ce qui apparaîtra de plus en plus comme une largesse ou une exception, il faudra avoir prouver sa capacité à mettre en valeur le capital des grands possédants. C’est le discours sur « l’assistanat »… (C’est vrai que tous ces retraités ou chômeurs qui gardent des enfants ou retapent des maisons, à quoi sert de les payer ??) et sa conséquence la capitalisation, de points, d’heures ou de ce que vous voulez, rattaché à l’emploi. Puisque « hors de l’EMPLOI, il n’y a pas de TRAVAIL. » Au final, du cas par cas, de l’arbitraire et une insécurité immense.
Ce ne seront plus des allocations mais des aides. (Voire du crédit!) Non plus une retraite mais une pension. Non plus une la reconnaissance d’un travail mais celle d’un besoin, une aumône, un revenu, un RMI, un RSA. Non plus un salaire, pris directement sur la mise en valeur du capital brut mais une solidarité, payée par impôt sur le net. On n’est plus dans le même volume d’affaire là déjà! D’où la raréfaction… Et la part de « brut » qui n’est plus cotisée? Captée par les capitalistes qui se le mettent en poche. C’est la « réduction du coût du travail » dont on nous signale qu’elle servira l’investissement ou le ruissellement. Ce qui est un mensonge facilement compréhensible à l’ère des investissement dans des produits financiers virtuels et des paradis fiscaux. (La fraude aux allocations, 150 Millions par an. La fraude fiscale, 83 milliards.)
C’est aussi pour cela que personne ou presque ne connaît Ambroise Croizat. Ministre du travail, ministre des travailleurs (le seul qui a eu ce titre) qui a mis en place, en 1 an et demi le régime général de la sécurité sociale. Et que tous les suivants ont tâché de démolir pierre par pierre, comme ils ont réussi à l’effacer des tableaux de la gloire de notre histoire nationale. Et de la Gloire, Croizat, il en mériterait grandement.
Vous devez prendre le temps d’écouter la conférence de Bernard Friot.